Rédemption
Texte extrait du recueil « éMerveillement » 2012
Je viens vers toi, Ô mer immémoriale, confesser dans tes flots la folie de l’espèce humaine,…
Devant l’injustice des hommes
Qui engendre tant de souffrance,
Devant l’odieuse iniquité
Qui lèse la moitié du monde,
Face au pouvoir aveugle,
À la puissance sourde,
Face à l’immonde cruauté
Où se complaît l’humanité,
Je viens vers toi,
Ô mer immémoriale,
Me laver de cette violence
Qui entache l’âme du monde,
Je viens vers toi me purifier
En tes eaux claires et caressantes,
De cette crasse en suspension
Qui m’avilit et qui m’étouffe,
Je viens en toi me nettoyer
Du sang qui coule dans le monde
Et qui rougeoie à ta surface
Après chaque bain rédempteur.
Je viens vers toi,
Ô mer immémoriale,
Confesser dans tes flots
La folie de l’espèce humaine,
Avouer l’impuissance
Et la désespérance,
Qui me saisissent et me submergent
Devant l’inconscience des hommes.
Je viens vers toi,
Immuable et fidèle mer,
Toi qui rouleau après rouleau
Animes le néant de ton flux perpétuel
Et rythmes le Vivant de ta voix mystérieuse.
Vers toi, ô sereine Sisyphe,
Qui depuis le début du monde
Roules tes vagues éternelles
Et dilues dans ta blanche écume
L’amour et la haine des hommes.
Je viens vers toi, ô mer-e rassurante,
Toi qui palpites au fond des âmes
Depuis qu’existe la conscience
Et m’apaises de ton ressac
Où bat le pouls de l’Univers.