Poème inédit

 

Mes mains sont sales

Noires, des misères du monde,

Noires, des nouvelles immondes.

Sales, mes mains sont sales !
Noires, des misères du monde,
Noires, des nouvelles immondes.
Mes mains sont sales,
Entachées du malheur
Qui emplit les journaux,
Maculées par l’horreur
Qui se colle à ma peau.
Mes mains sont sales,
Souillées par l’infamie
Qui s’étale à la une,
Par cette ignominie
Devenue si commune ;
Sales, des crimes et des scandales
Qui défraient la chronique,
Des dealers, des vandales
Qui sans souci boutiquent.
Mes mains sont sales,
Noires, de l’abjecte laideur
Propagée par les hommes,
De la haine la somme
De leurs propres malheurs ;
De cette atrocité
Qui envahit le monde,
Cette inhumanité
Qui s’étend et qui gronde.
Mes mains sont sales,
Noircies par l’injustice
Qui emplit les journaux,
De ces procès factices
Qui gracient les bourreaux.
Sales, mes mains sont sales,
Noires, des misères du monde,
Noires, des nouvelles immondes
Et malgré le savon
Qui en nettoie la crasse
De ce flot d’abjection
Mon cœur garde la trace…

 

© Catherine Gaillard-Sarron 8.6.18